En 1982, Bachir Gemayel parlant de Rafic Hariri: « Il a peut-être construit quelque chose à Saida (comme l’université Libanaise) mais il ne coopérera probablement pas à la destruction des camps. Hier, un de ses directeurs m’a appelé pour me demander de faire évacuer l’hôpital que nous occupons à Kfar Falouss, au-dessus de Saida. Je lui ai répondu que nous allions racheter toutes les terres des chrétiens qu’il a acquises avec des fonds saoudiens. Son projet est de tout acheter jusqu’à Jezzine. Il essaye de faire de Saida un centre financier et économique de premier ordre.(…). Il est dangereux. Il a beaucoup d’argent saoudien à sa disposition ».
Les secrets de la guerre du Liban écrit par Alain Ménargues et Fady Frem.
- Qu’en est-il de l’offre que le président Rafic Hariri vous aurait faite pour quitter la présidence, en contrepartie d’une importante somme d’argent ou de sa nomination en tant que président du Conseil?
Amine Gemayel: “Ce sont des faits exacts. Rafic Hariri m’a proposé une offre de cette nature par l’intermédiaire de l’ambassadeur Abdallah Habib et de l’ami commun, Khaled Khodr Agha. Il visait par là à assurer l’élection d’un chef de l’Etat qui lui serait acquis et lui confierait la mission de former le Cabinet. Il croyait ainsi faire d’une pierre deux coups. Quand il a réalisé qu’Amine Gemayel ne pouvait pas accepter une pareille offre, Hariri a retiré sa proposition. Malheureusement, M. Hariri traite la chose publique, de la même manière qu’il traite ses affaires commerciales, croyant que tout peut se vendre et s’acheter; même l’honneur des gens et leur dignité. Cette affaire n’a pas été mon unique expérience avec lui. Il est de notoriété publique que tous les “princes de la guerre libanaise” touchaient une somme mensuelle de lui durant tout le temps qu’ont duré les douloureux événements. Surtout dans les années quatre-vingts au cours de mon mandat, ce qui a contribué d’une façon fondamentale à paralyser les institutions officielles au profit des milices. Ceci a eu pour conséquence de prolonger la guerre et d’aggraver la dimension des destructions et des massacres. Lorsque les circonstances le permettront, je parlerai longuement de cette étape dans laquelle Hariri s’est impliqué.”
http://www.rdl.com.lb/1999/3680/amin.htm
mercredi 27 juin 2007
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