vendredi 31 octobre 2008

Bachir & integration of the LF into the military legality

Commandant en chef des Forces Libanaises, Fouad Abou Nader souhaitait l'intégration des Forces Libanaises dans la légalité militaire [1] dans le cadre du document de travail sur l'avenir des FL [2] présenté par son prédécesseur Fady Frem le 9 septembre 1982 et avalisé par Bachir Gemayel [3]. Malheureusement, il se heurta à l'opposition du président Amine Gemayel (qui souhaitait dissoudre les FL) et aux leaders de l'intifada: Elie Hobeika et Samir Geagea (qui cherchaient à utiliser les FL pour assouvir leurs ambitions personnelles). Si ce dernier s'opposa à la dissolution des FL ordonnée par le général Michel Aoun dans les années 1989/90, il les dissout sous l'occupation syrienne à la demande du président Elias Hraoui et remit les armes lourdes à l'armée libanaise commandée par le général Emile Lahoud.

[1] Dans Alain Ménargues, les secrets de la guerre du Liban, Albin Michel, Paris, 2004 : Avant son élection à la présidence de la République, Bachir Gemayel disait : « Elu, j'utiliserai le pouvoir pour raffermir mes bases et mes positions au sein de l'Etat. Les Forces intégreront l'armée et leurs officiers seront nommés à des postes clés. Une unité autonome sera créée directement sous mon commandement. (…). Le devenir de l'institution FL était l'objet de nombreuses discussions entre les membres de l'équipe dirigeante. (…). Il fallait pour le moins transformer sa raison d'être à défaut de la dissoudre. »

Bachir Gemayel avait également déclaré dans la presse : « Un gouvernement Libanais fort a besoin d'une armée libanaise forte. Avec une armée forte, le Liban n'a pas besoin de présence armée étrangère sur son sol. Le peuple Libanais, musulmans et chrétiens, du sud et du nord, ont demandé que seule l'armée libanaise soit en charge de les protéger. J'ai confiance dans la capacité de l'armée libanaise, dans le fait d'étendre la souveraineté du Liban à l'ensemble du pays, sur les 10 452 Km2. Le principal problème de l'armée n'est pas son incapacité à défendre le Liban mais l'absence de leadership et de décision ferme et forte de la part du gouvernement civil. Concernant les milices, elles devront toutes être dissoutes soit par l'intégration (hommes et matériels) dans l'armée libanaise elle-même soit par un retour au quotidien de la vie citoyenne. Les Forces Libanaises cesseraient d'exister en premier en intégrant l'armée. »

Dans Alain Ménargues, les secrets de la guerre du Liban, Albin Michel, Paris, 2004 : « Une constante émergeait dans tous les esprits : les Forces devaient continuer à soutenir voire défendre le futur président. Restait à déterminer de quelle manière et sous quelles conditions. Il était difficile, sinon impossible, d'intégrer purement et simplement les unités de la milice dans l'armée libanaise. Il y aurait une levée de boucliers chez les musulmans et une opposition au sein même de la grande muette. Le chef d'état-major, Fady Frem prônait leur légalisation en tant que corps constitués parallèles à l'armée. Il avait fait étudier différents schémas pour en faire une force spéciale, sorte de garde nationale ou de gardes-frontières. »

[2] Dans Alain Ménargues, les secrets de la guerre du Liban, Albin Michel, Paris, 2004 : « Elles (les FL) doivent perdurer en corps homogènes, affirma Fady Frem. Plusieurs formules sont possibles : Sécurité intérieure, Sécurité d'Etat ou Forces d'intervention comme les CRS en France. De toute manière, la future loi sur la sécurité nationale devra inclure ces trois organismes et elle devra les mettre directement sous les ordres de la présidence. »

[3] Dans Alain Ménargues, les secrets de la guerre du Liban, Albin Michel, Paris, 2004 : « Gemayel donna une mission très précise à son successeur : préparer l'intégration et la légalisation des Forces Libanaises dans les institutions étatiques. Cet objectif atteint, Frem devait devenir conseiller militaire du président de la République. »

vendredi 24 octobre 2008

Pardon?

A l’attention de Dr Samir Geagea, président du Comité Exécutif du Parti des Forces Libanaises,

Dr Samir Geagea, dans notre religion, le Christianisme, comme vous le savez, nous disons : « Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères, que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission oui, j'ai vraiment péché. C'est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, mes frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu. »

Certes, vous n’êtes pas le seul, d’autres parmi les leaders chrétiens mais aussi parmi les leaders musulmans ont commis de lourdes erreurs et de graves atrocités.

Le 21 septembre dernier, vous avez déclaré : « D’un cœur modeste, limpide, en toute sincérité et en toute transparence, devant Dieu et les gens, en mon nom et en celui de générations de résistants, vivants ou martyrs, je présente de profondes, de franches, de totales excuses, pour toute blessure, toute malversation, toute perte, tout dégât injustifié dont nous avons été responsables lorsque nous remplissions notre mission nationale, pendant la guerre. Je demande à Dieu et à toutes les personnes que nous avons lésées de nous pardonner, de transcender leurs douleurs, de nous donner de l’affection. Et à tous ceux qui basent leur fond de commerce sur nos douleurs et celles des gens, je dis : ce commerce, ces surenchères, cet abus du sang et des larmes des gens suffisent ; cette falsification de l’histoire suffit. »

Je ne vous permets pas de parler en notre nom, nous générations de résistants, vivants, martyrs ou martyrs-vivants (handicapés) non pas parce que nous n’aurions commis aucune erreur mais parce que vous êtes responsable, personnellement, vous et vos collaborateurs, Nader Sukkar, Ghassan Touma, Tony Obeid, Ragi Abdo et d’autres, de lourdes erreurs et de graves atrocités à l’intérieur de nos propres rangs !

Certes, vous êtes soupçonné des meurtres de Tony Frangié et sa famille, Rachid Karamé, Dany Chamoun et sa famille mais aussi d’officiers de l’armée libanaise comme Khalil Kanaan. Mais allez-vous demandé pardon aux familles de Ghaith Khoury, Elias Zayek, Emile Azar, Samir Zeinoun et tant d’autres?

Dans un entretien accordé à Viviane Dagher Saliba dans al-Aamal du 1er janvier 1984, vous déclariez : « Le mal n’existe pas… Je suis un des responsables de la Marche universelle. J’aspire à devenir le principal responsable de la Marche universelle. »

Je m’interroge sur la sincérité de votre demande de pardon pour une raison essentielle : vous êtes un fervent partisan du principe d’immanence du père Teilhard de Chardin, rejeté par l’Eglise Catholique au profit du principe de transcendance développé par saint Thomas d’Aquin. Nous considérons que le Christ nous a sauvés mais nous a laissé le choix, à travers nos actions sur la terre, de rejoindre le Salut ou de le perdre alors que vous croyez que le Jésus s’est sacrifié pour nous sauver et nous ne pouvons déroger au Salut quoi que nous fassions. D’où votre conclusion que je dirai simpliste : « Le mal n’existe pas… »

Allez-vous demandé pardon aux libanais en général et aux chrétiens en particulier pour les intifadas que vous avez mené et que vous appelez « marche universelle » ou encore « mission nationale » et qui ont conduit à la défaite finale ? Allez-vous nous demander pardon pour avoir usurper les Forces Libanaises, leur leadership et leur image (drapeau et symboles) ?

Votre demande de pardon au niveau chrétien et libanais est conditionnée par une réconciliation au sein des Forces Libanaises, je veux parler de la génération résistante et non pas du parti que vous dirigez. De cette réconciliation interne aux Forces Libanaises, devront découler deux principes: celui de la transparence et celui de la démocratie et donc de l'alternance.

Fortes de cette réconciliation interne, les Forces Libanaises pourront tendre la main aux autres chrétiens puis aux musulmans afin d'en venir à une nouvelle formule politique visant à bâtir un Liban fort. Cette nouvelle formule politique reposerait principalement sur une neutralité positive et permanente garantie internationalement, le régionalisme offrant une double autonomie: à l'Etat d'une part et aux communautés d'autre part à travers une gouvernance locale, une loi électorale assurant la parité islamo-chrétienne au premier tour à travers le système uninominal et le développement des partis au second tour à travers le système proportionnel avec une circonscription englobant quatre sièges, etc.

lundi 6 octobre 2008

Bachir Gemayel about federalism

Charles Malik speech "In nansa lan nansa" - "We shall not forget" (1977), about The Martyrs, The Cause & The leader



"We must not forget those who died for us to live. To forget them would be the greatest sin."